Vous souhaitez renouer avec la terre, vous avez envie de changer de vie ou bien simplement envie de passer plus de temps dans la nature? Le métier de maraîcher parrait attractif vu de l’extérieur mais il n’en est pas de même dans la réalité… être maraîcher c’est vraiment une affaire d’endurance, de persévérence et de patience.
Le renouveau de la profession s’effectue principalement grâce à l’intérêt des « hors-cadre familiaux » (mais pas seulement), qui se reconvertissent professionnellement dans cette activité.
Le candidat hors-cadre familial doit se former et apprendre un métier, parfois idéalisé.
Petite parenthèse sur les hors-cadre familiaux. Qui sont-ils? Qu’est-ce que ça veut dire? Les hors-cadre familiaux sont de jeunes agriculteurs (moins de 40 ans) qui s’installent sur des terres qui n’appartiennent pas à leur famille et sont soit complètement étrangers au milieu agricole ou soit enfant d’agriculteurs mais ils ne s’installent pas sur les terres de leur parents.
En effet, si le cadre de vie en pleine nature, le fait d’être son propre patron, et la maîtrise de son activité font du maraîchage un métier passionnant, il faut garder à l’esprit que les premières années demandent des efforts soutenus (et même les années d’après dans la réalité… surtout si on étend son exploitation avec l’achat de nouvelles terres). Des investissements humains, financiers et techniques importants sont à mettre en œuvre pour aboutir à un projet viable et durable.
Définissez bien votre projet afin que votre cadre de travail vous plaise et soit source de bien-être, même dans les périodes de pics d’activités. Un dernier point, il est important de souligner que ce métier est accessible aussi bien aux hommes qu’aux femmes.
Rien ne vous tombe tout cuit dans le bec et c’est pourquoi avant de commencer d’envisager à devenir maraîcher, il est judicieux de s’attarder sur la définition Wikipédia du mot maraîcher pour comprendre de quoi il en ressort. Le mieux reste bien entendu d’aller dialoguer avec un maraîcher près de chez vous pour voir la réalité en face et apprendre sur le tas bénévolement en échange de son savoir. Nombreux sont ceux qui s’arrêteront à cette étape.
Définition du maraîcher:
Le maraîchage (ou maraichage en orthographe rectifiée), ou horticulture maraîchère ou agriculture maraîchère est la culture de légumes, de certains fruits, de certaines fines herbes et fleurs à usage alimentaire, de manière professionnelle, c’est-à-dire dans le but d’en faire un profit ou simplement d’en vivre, ce qui le distingue du jardinage.
Le terme de maraîchage apparaît au XVIIIè siècle. Il servait à désigner l’activité des jardiniers qui cultivaient, autour de Paris, des jardins-potagers en général situés sur des marais. Ces marais ont été progressivement asséchés et urbanisés mais les jardiniers parisiens, qui durent s’éloigner et cultiver des sols plus secs, continuèrent à être appelés maraîchers.
Alors que la culture de plantes alimentaires en potager concerne plutôt l’autoconsommation, le maraîchage concerne la culture pour la vente à la consommation. Les récoltes des producteurs maraîchers sont vendues à des grandes chaînes de supermarchés, à des grossistes en alimentation, à des usines de transformation alimentaire ou directement aux consommateurs.
Le maraîchage est un type d’agriculture intensive, qui vise à maximiser l’utilisation du sol et à produire dans des cycles de temps très courts. En contrepartie, il nécessite des moyens parfois importants (réseau d’irrigation, serres…) et une main d’œuvre abondante, la mécanisation étant plutôt difficile à mettre en œuvre dans ce type de cultures.
Vous pouvez même suivre des formations de maraîchage bio par un expert, Gilles Dubus, maraîcher bio depuis 18 ans.
Les avantages du maraîcher aquaponiste
Dans le dernier paragraphe de la définition Wikipedia nous voyons qu’il est nécessaire, pour conserver une productivité forte, d’ajouter de nombreux intrants qui sont généralement coûteux et qui demandent du temps de travail pour leur mise en place. Dans le cadre d’un maraîchage aquaponique, il n’y a pas tout ces intrants à gérer. D’autres aspects du travail sont eux aussi améliorés comme le fait de devoir passer sa journée plié en deux à travailler la terre. Dans le cas de l’aquaponie, les lits de culture sont surélevés à hauteur d’homme donc vous n’aurez pas à vous plier. De plus, les tâches de désherbage et labour n’existent pas en aquaponie. L’aquaponie n’utilisant pas de produits chimiques ou toxiques, le maraîcher pratiquant l’aquaponie est mis à l’écart de tout risque de contamination, allergie ou cancers liés à l’usage de pesticides ou d’insecticides.
Le maraîcher aquaponiste gagne ainsi énormément d’avantages et de temps, sans parler des coûts de main-d’oeuvre et matériels qui sont eux aussi réduits à néant une fois l’investissement de base fait (achat des serres, installation des sytèmes aquaponiques, achat des poissons). La plupart des maraîchers classiques travaillent le week-end et les jours fériés mais dans le cas du maraîchage aquaponique, le travail est tout de même moins pénible et permet de profiter de quelques week-end libres.
Un contexte favorable pour se lancer dans le maraîchage
Dans ce contexte de crise qui nous pousse à revenir aux valeurs simples et à nous orienter peu à peu vers les bases et fondements de la vie, on distingue une nette partie de la population qui commence à mieux se nourrir et à mieux consommer. Produire des fruits et légumes biologiques est un marché d’avenir sur lequel peu d’offres se présentent alors que la demande est croissante.
Le retour aux valeurs traditionnelles, à la vérité, aux circuits-courts et à la gastronomie font que le contexte est très favorable pour s’installer en maraîchage bio.
Le métier de maraîcher bio
Etre maraîcher biologique implique à la fois de savoir produire, de savoir gérer et de savoir vendre.
Créer son entreprise ou produire en maraîchage bio impose plusieurs choses :
- produire des légumes en s’appuyant sur les processus écologiques par la mise en place de techniques préventives de gestion des maladies et des ravageurs
- produire des légumes uniquement avec des produits d’origine naturelle
- opter pour une fertilisation organique et une gestion de la fertilité sur le long terme
- utiliser des semences biologiques reproductibles et certifiées
- commercialiser en circuit court le plus possible d’espèces de fruits et légumes.
Les tâches quotidiennes d’un maraîcher varient suivant le choix des légumes cultivés, la région, le matériel utilisé et les saisons. Le maraîcher doit préparer les sols, semer les graines, arroser ou irriguer, repiquer ses semis, fertiliser ou amender la terre, protèger les plantes contre les parasites, observer chaque jour la croissance des plantes et veiller à leur bon état, etc… la liste est TRES longue.
Une fois les fruits et légumes arrivés à maturité, il doit récolter, préparer les fruits et légumes et enfin les conditionner pour la vente. Il doit aussi gérer les rotations des cultures, les stocks, sa société et ses déclarations. C’est un travail de forcené, vous pouvez me croire.
Il existe deux filières en maraîchage bio
Deux filières se distinguent dans le maraîchage bio. Chacune de ces filières présente des contraintes techniques propres et des spécificités ainsi que des modes de procuction et de commercialisation différents.
Le maraîchage diversifié bio : une large diversité dans les fruits et légumes
Ce maraîchage se distingue par :
- la production d’une large gamme de variétés de fruits et légumes sur des surfaces souvent faibles (de 1 à 6 hectares en général), en plein champ et sous abris (serres)
- un système de production gourmand en travail et demandant une très bonne technicité. L’irrigation, le désherbage et la gestion de l’assolement et de la fertilité sont des points clés dans cette technique
- une commercialisation en circuits courts généralement, plus rarement en demi-gros selon les volumes et la stratégie de vente de l’exploitant maraîcher.
La production légumière de plein champ : un nombre d’espèces plus réduit
La production légumière de plein champ s’approche de la mono-culture et se caractérise par :
- la production de fruits et légumes frais, dont la pomme de terre et hors légumes secs, avec un nombre d’espèces cultivées plus réduit qu’en maraîchage diversifié, et des surfaces généralement plus élevées (plus de 0,5 ha par espèce) ;
- un système de production nécessitant une rotation céréalière ou des exploitations légumières spécialisées.
- la production est fortement mécanisée et vise les économie d’échelle car le prix de vente en gros et demi-gros est moindre que celui de la vente directe.
Comment devenir maraîcher?
Il existe des formations adaptées à ce métier qui préparent aux diplômes suivants :
– CAPA productions horticoles option productions florales et légumières.
– BEPA option productions horticoles, spécialité florales et légumières
– BEPA conduite de productions agricoles option productions végétales.
Il est ensuite possible d’évoluer avec un bac pro ou un BTSA spécialité Production légumière. Le maraîcher peut alors évoluer vers des postes de chef d’équipe, de conseiller technique en coopérative ou groupement de producteurs, voire comme chef d’entreprise, à son propre compte.
Et qu’en est-il de la rémunération?
C’est un peu comme partout, les bons gagnent plus que les moins bons. On ne peut pas vraiment répondre à cette question et fixer une rémunération type pour les maraîchers car les lieux, les cultures, les rendements, la qualité des produits, la météo, etc… sont d’autant plus de facteurs qui peuvent influencer sur la rémunération d’un maraîcher. C’est comme les informaticiens, certains gagnent bien leur vie tandis que d’autres ne trouvent pas de travail et sont sous-payés quand ils en trouvent un.
Obtenir un salaire correct au travers de son activité de maraichage peut prendre un temps certain. Il faut laisser le temps pour maîtriser la production et trouver une clientèle ainsi que des débouchés et dans ces conditions, l’obtention d’un SMIC annuel peut prendre quelques années.
C’est pour celà qu’il est important de planifier en amont sa stratégie de commercialisation et de production pour développer rapidement une activité rentable et efficace et ne pas être stoppé au bout de quelques mois d’activité pour mauvaise gestion.
Documents utiles à lire avant de se lancer:
Etabli à partir des expériences de terrain des Chambres d’agriculture de Bretagne, ce guide pratique fait le point sur :
- les tendances de la consommation
- les moyens et techniques de production
- la commercialisation
- la main d’oeuvre
- la réglementation
- la rentabilité de l’exploitation…
Il présente également trois cas concrets d’atelier de maraîchage breton. Pour télécharger ce guide, cliquez ici.
Une autre bien sympa à lire sur les fermes en légumes bio qui sont essentiellement sur les départements de Côte d’Or, Yonne et Saône et Loire.
L’Observatoire Régional de l’Agriculture Biologique rassemble les chiffres de la filière maraîchage (cliquez sur le lien pour télécharger le docuement) – ORAB 2011, maraîchage et légume plein champ.
C’est vrai que devenir maraîcher n’est pas chose aisée mais c’est une vraie accession à la liberté! J’ai plusieurs amis qui en vivent et c’est un bien bel exemple montré aux agriculteurs conventionnels! Merci pour vos articles très sympatiques.
Cet article est une belle initiative et j’en profite pour venir compléter un peu celui-ci.
Il faut bien prendre en compte le fait que, comme vous l’avez dit, le maraîchage est très gourmand en temps et en énergie physique et que de ce fait, vous pouvez difficilement vous en sortir seul en respectant tous les principes de la permaculture. En effet, vous allez sans doute avoir besoin sur la durée d’aide extérieure et cette aide est un intrant qui, si nous jouons aux perfectionnistes et poussons à l’extrême, n’est pas « toléré » en permaculture à moins que ça se passe dans un jardin partagé ou une zone collaborative et auto-gérée. Faire venir des personnes sur son exploitation demande du pétrole… si tu vois ce que je veux dire…
Bon aller passons, je voulais juste apporter mon grain de sable. J’espère que votre aventure en maraîchage ne vous laissera pas un goût amer et je croise les doigts pour vous.
C’est tentant à lire mais je me demande comment ça se passe réellement dans les faits ? J’avais pensé à faire un reportage vidéo sur un maraïcher que je connais pour le publier sur un site de permaculture mais je pense que ça découragerait un paquet de personnes à se lancer dans cette activité à grande échelle, à moins que les fermes soient des fermes aquaponiques, auquel cas la rentabilité et les efforts seraient réduits. Ca reste à voir dans les faits et tant qu’il n’y aura pas plus de cas de fermes aquaponiques en France on ne saura pas vraiment quelle est la viabilité. A noter qu’à l’étranger, les projets aquaponiques se comptent par centaines et ils ont tous l’air d’être rentables et humainement gérable. N’hésitez pas à venir en parler avec moi, vous avez mon mail dans les commentaires.
Bonjour Dominique, oui il manque encore cruellement de concret et de cas pratiques en France. Pour ma part je suis quelques projets anglophone et ce sont de vraies réussites. Il faut maintenant voir ce que ça peut donner avec l’économie du pays ainsi qu’avec les moeurs françaises.
Bonsoir,
Pour ma part, je vais lancer mon système aquaponique dans quelques temps. Je pense que beaucoup de personnes seront de plus en plus à la recherche de produits sains car même en agriculture biologique certains intrants sont autorisés en aquaponie, cela est impossible…c’est la garantie bio….pensez bien aussi que des truites, perches,,sandres peuvent être élevés et vendus. Il faut travailler pour un groupe d’acheteurs de votre ville qui payent à l’ année pour des colis hebdomadaires.
Salut Pierre,
Le soucis, c’est que l’aquaponie n’est pas encore (ne sera surement jamais) labellisée Bio à cause de la culture hors-sol.
Du coup, soit les aquaponistes se regroupent en label indépendant (ce qui sera à mon avis nécessaire). Ou alors, il faudra faire fonctionner le capital confiance du maraîcher par dégustation des produits ou autre.
Mais, il est vrai que les produits tirés de l’aquaponie sont délicieux et attirent la curiosité des consommateurs. Lorsque j’invite des amis à la maison et que je leur dit que la salade a poussé sur le balcon, les questions fusent 😉
Bonjour a tous , je m’intéresse moi même a l’aquaponie depuis plus d’un an maintenant , j’ai également pour projet de me lancer dans un projet de maraichage aquaponique .
Je suis un débutant en la matière et je souhaite avant tout passer par une grande période d’apprentissage , mais il n’y a pas de « formation type » en la matière , je ne sais donc pas par quoi commencer , quelle formation faire pour avoir un bagage de connaissances solide ? une formation de maraicher ? pisciculteur ? pépiniériste ?
Si quelqu’un veut échanger sur ce thème , j’en serai vraiment ravi, je cherche vraiment quelles formations seraient les plus optimales pour ensuite vraiment réfléchir a un projet professionnel
Bonjour tony,
Le maraîchage aquaponique n’en ai encore qu’à une étape de test pour les entreprises. Il y a encore du chemin à parcourir avant d’avoir des débouchées aussi importantes que dans le maraîchage classique ou hydroponique.
Cependant j’y crois et de nombreuses autres personnes également.
Pour ce qui est des formations, tout va dépendre de ta situation sociale et géographique. Car par exemple pour moi qui habite dans l’est de la France, une formation en pisciculture demande de se déplacer à plusieurs centaines de kilomètres pour trouver une école.
Si tu veux échanger sur la thématique, n’hésites pas à passer sur le forum (http://culture-aquaponique.com/forum)